Les politiques de l'eau en Europe. Bernard Barraqué. L'originalité de la France, avec ses grands groupes oligopolistiques de services urbains, et ses agences de l'eau, organisant la solidarité économique des usagers de la ressource à l'échelle du bassin-versant, est confrontée à l'expérience d'autres pays européens. La distribution d'eau était presque partout une affaire municipale, mais la crise du modèle a fait naître des expériences de privatisation, mais aussi de gestion à une échelle supra-communale, ou de transversalisation des services urbains. Le débat public-privé devient quelque peu obsolète dans la perspective environnementale qui imprègne les services d'eau, mais aussi, évidemment, la gestion de la ressource, et son partage entre des acteurs de plus en plus nombreux et exigeants. Un niveau régional de gestion se développe, dans une structuration en tension entre généralisation de la réglementation et centralisation, et contractualisation entre les usagers à des échelles plus naturelles et locales, et avec des comités constitués de façon néo-corporatiste. La volonté d'allier efficacité et égalité conduit à des structures partout complexes, mais de toutes façons éloignées à la fois du modèle libéral poussant à la privatisation, et de celui de la grande hydraulique centralisatrice.
Transenvir
Le projet TRANSENVIR retenu par l’ANR en 2016 (financement 2016-2019 exceptionnellement prolongé jusqu’en mars 2021) nourrit l’ambition de proposer des documents et ressources pour comprendre la place occupée par les villes françaises dans la montée, l’institutionnalisation et la reconfiguration des politiques environnementales des années 1950 jusqu’à nos jours.