La Méditerranée espace de problèmes, espace de crises, espace à risques... Cette perception d'aujourd'hui doit être replacée dans l'histoire pluriséculaire de la confrontation des peuples de la région avec des risques d'origines très diverses : catastrophes naturelles, mauvaises récoltes, épidémies, agressions entre communautés humaines - villages, tribus, peuples ou nations - dans des espaces tout à la fois cloisonnés et largement ouverts. L'observatoire méditerranéen est d'autant plus fécond que les réponses du politique y ont été à la fois partielles et lacunaires : les empires n'ont eu qu'un temps et n'ont jamais offert des solutions à tout ; l'Etat national s'est construit tardivement et souvent de manière incomplète. Les sociétés méditerranéennes ont dû apprendre à vivre avec le risque, à le penser, et elles ont développé des ensembles de pratiques de toute nature pour le conjurer, s'en prémunir ou en combattre les conséquences. La Méditerranée constitue ainsi un espace de réflexion privilégié sur l'historicité du risque, sa construction sociale et toutes les formes de réponse, individuelles ou collectives, auxquelles il donne lieu, depuis l'effort d'anticipation jusqu'à l'exploitation de ses aubaines. Un programme, porté par les Écoles françaises de Madrid, du Caire, d'Athènes et de Rome ainsi que par l'UMR Telemme / Maison méditerranéenne des sciences de l'homme d'Aix-en-Provence, réunissant d'éminents spécialistes de plusieurs sciences sociales, s'est donné pour tâche de recueillir et d'analyser les diverses formes de réponse sociale au risque. Le présent ouvrage fixe le cadre général de la réflexion, en termes de questionnements, de temps, d'espaces. Quatre autres suivent, comme autant de déclinaisons des figures du risque. L'objectif est d'abord de servir la construction d'une anthropologie historique du risque en Méditerranée. Au-delà, il est aussi de nourrir la réflexion générale sur les pratiques sociales devant le risque et peut-être même de proposer de nouvelles approches de celui-ci. La Méditerranée n'a pas l'exclusivité du risque, elle n'a certes pas de leçon à donner, mais l'histoire de ses sociétés peut encore aider à mieux penser le présent.
Transenvir
Le projet TRANSENVIR retenu par l’ANR en 2016 (financement 2016-2019 exceptionnellement prolongé jusqu’en mars 2021) nourrit l’ambition de proposer des documents et ressources pour comprendre la place occupée par les villes françaises dans la montée, l’institutionnalisation et la reconfiguration des politiques environnementales des années 1950 jusqu’à nos jours.