d) Des listes « pas comme les autres »
La liste Lyon Ecologie parvient à réunir une diversité de profils pour parvenir à constituer des listes complètes dans chaque arrondissement lyonnais : 61 candidats et autant de suppléants soit 122 noms au total. Il serait intéressant de faire une étude détaillée, puisque nous disposons des listes complètes précisant parfois les professions allant d’enseignant à cheminot en passant par infirmière, « ménagère », ingénieur, retraité, étudiant et bien d’autres. Parmi eux, par exemple, Alain Partensky, un chargé de recherche CNRS, docteur en physique nucléaire qui donne le 11 mars une interview au Progrès dans lequel il explique ses motivations. Pour lui, l’opposition à la centrale de Crey-Malville est fondatrice dans sa volonté d’engagement dans une telle liste qui n’est pour lui « pas comme les autres » puisque sans tête de liste, réunis par « une pensée écologique et non des hommes ou des méthodes ». Il développe les raisons de son opposition au nucléaire et la nécessité pour chaque citoyen de se forger une opinion propre sur le sujet. Il dénonce également la ségrégation sociale et la bétonnisation, le manque de place laissé aux piétons et aux cyclistes. On retrouve dans son discours les éléments autogestionnaires et de concertation inhérents au projet de la liste écologiste d’alors, expliquant qu’ « il s’agit de gérer soi-même, être pleinement responsable des décisions que l’on prend ». A la question de savoir si « les thèses écologistes semblent passer plus facilement dans les milieux aisés, est-ce un luxe de nantis », il répond : « Ce sont uniquement les gens conscients des problèmes […] le point commun des écologistes c’est d’être soucieux des problèmes qui se posent ». Le candidat Alain Partensky conclut l’entretien sur les suites du mouvement après les élections rappelant la continuité de la dynamique : « Il restera Creys-Malville. Nous participerons aux débats et à la lutte. L’action des écologistes ne date pas d’ailleurs de cette campagne électorale. On ne voit pas pourquoi elle se désintègrerait ».
CEDRATS_Municipales 1977 Fond JP Bertaud