f) Critiques de part et d’autre
Généralement ignorés, regardés comme des originaux ou des utopistes, les « Verts » des municipales de 1977 sont également critiqués à la fois sur leur droite et leur gauche pour ainsi dire. D’une part les marxistes-léninistes appellent à l’abstention considérant qu’aucune liste ne sert réellement l’intérêt des travailleurs (voir tracts dans les documents complémentaires) et la liste « Pour le socialisme le pouvoir aux travailleurs » critique ce nouvel adversaire considérant que l’urgence sociale prime.
AM Lyon série 5Fi202-250
Détail d’un tract de la Liste
Pour le socialisme le pouvoir aux travailleurs
Par ailleurs, les archives révèlent également que la Charte « autogestionnaire » ne fait pas l’unanimité parmi les électeurs aux sensibilités écologistes. Le fond Jean-Pierre Bertaud présent au CEDRATS contient par exemple deux lettres du docteur Max Moindrot probablement adressé à Jean-Pierre Bertaud alors militant écologiste. Le 22 février il écrit sa grande « déception [souligné] » à la lecture du programme de la liste, notant l’absence d’éléments sur la qualité de vie, les espaces verts et dénonçant une « démagogie brouillonne ». Le 23 février Max Moindrot envoie un nouveau courrier (ci-dessous) mettant en garde la liste de « ne pas compromettre l’idée écologique et les problèmes vitaux qui nous sont posés pour des considérations politiques qui n’ont pas à voir grand-chose là-dedans [sic]. L’oxygène n’est pas de gauche ni de droite et la forme de l’autorité municipale n’a rien à voir pour la compréhension des problèmes en question. ». Il implore « ne laissez pas confisquer votre mouvement pour des ambitions politiques personnelles » et conclut par un « bravo pour une partie [souligné trois fois] de votre programme, celle qui est foncièrement écologique »
Lettre Moindrot 23 février – Fond Jean Pierre Bertaud – Election et écologie 1974-1982 – CEDRATS