Banlieue (et environnement)
Le XXe siècle a été riche en emplois du vieux terme de « banlieue ». Elle fut d’abord industrielle et populaire, faite de cabanons et de petits pavillons individuels sis au milieu de « lotissements défectueux » qu’il fallut des décennies pour résorber. On chercha ensuite à la moderniser pour répondre à la crise du logement médiatisée dans les années 1950. Dans les interstices où se trouvaient des domaines agricoles, comme sur les plateaux de la Duchère et des Minguettes, l’Etat préempta des terrains pour urbaniser en priorité (voir article ZUP). Les nouveaux quartiers de banlieue se firent d’abord connaître pour leurs problèmes sociaux, le mal-être exprimé par des flambées de violence. Le pourtour de Lyon eut sa part dans ces événements. Mais au-delà des problèmes de l’environnement social, comme le manque de structures de sociabilité pour les habitants des grands ensembles, de réelles nuisances frappèrent les occupants de ces banlieues : manque d’isolation phonique et chauffage défectueux à l’intérieur, pollution atmosphérique et sonore comme à Bron-Parilly, coupé en deux par l’autoroute A43 !
Source: ADRML, 2117W6, coupure de presse, Lyon-Matin, 15 novembre 1985.
On ne peut donc être surpris, en 1985, qu’un colloque sur l’environnement ait été organisé dans l’agglomération lyonnaise, à Saint-Priest, à l’initiative de l’association « Ville et banlieue ». Ce contexte d’après-« crise des banlieues » est caractérisé par des initiatives para-gouvernementales, qui n’aboutissent pas vraiment à des réalisations concrètes, et seront intégrées dans le ministère de la Ville créé en 1990.
Bibliographie indicative
Gwenaëlle Le Goullon, Les grands ensembles en France. Genèse d’une politique publique (1945-1962). Comité des Travaux Historiques et Scientifiques, 2014.
Thibault Tellieer, Humaniser le béton. L’invention de la politique de la ville en France. (1968-1984), Rennes, PUR, 2020.