Bugey (Centrale nucléaire du)
C’est à Saint-Vulbas, petite commune de l’Ain de quelques centaines d’habitants, qu’est construit le premier réacteur nucléaire de la région lyonnaise, au milieu des années 1960. La technologie dite « graphite-gaz », développée par le Commissariat à l’énergie atomique, est abandonnée à la fin des années 1960 au profit de la filière à eau pressurisée, mise au point aux Etats-Unis. De nouveaux réacteurs sont alors prévus, comme à Fessenheim, en Alsace, et à Saint-Vulbas avec 4 nouveaux réacteurs.
Le journaliste-dessinateur Pierre Fournier, qui écrit dans les colonnes de Charlie-Hebdo, lance alors l’idée d’un grand rassemblement pacifiste et antinucléaire avec quelques amis qui habitent dans les environs, près de Meximieux. Ce rassemblement qui aurait compté plus de 10 000 participants est la plus grande manifestation antinucléaire française, décuplant le nombre de militants présents dans la vallée du Rhin début avril 1971. Un comité appelé « Bugey-Cobayes » est créé. Des actions diverses sont organisées pour attirer l’attention médiatique (sit-in et occupation d’un champ face à la centrale, marche Saint-Vulbas/Lyon le 16 octobre 1971).
Mis en service à partir de 1977, les 4 réacteurs (et leurs tours aéroréfrigérantes) auraient pu être le symbole du « Rhône nucléaire » (expression de l’historien Louis Fagon), mais ont été relégués au second plan par la contestation contre le surrégénérateur de Malville.