Déchets
Le XXe siècle est le siècle de l’explosion du volume des déchets produits par les sociétés urbaines. Le système traditionnel de valorisation des déchets par tri des matières, et réutilisation par fabrication d’engrais pour les matières organiques, et d’autres types de réutilisations (matières métalliques, chiffons, os, etc.) entre en crise à la fin du XIXe siècle, avec l’arrivée d’engrais chimique, l’allongement des tournées de ramassage et l’éloignement progressif habitat/campagne. L’incinération ou la mise en décharge deviennent des méthodes courantes: la première est plus technique et plus coûteuse, mais elle évite les rats, les incendies spontanés, entre autres désagréments. Toutefois, elle produit des matières, les mâchefers. Ceux-ci peuvent être utilisés dans la construction, ou pour remblayer des espaces creux ou humides, par exemple le long du Rhône.
Les matériaux se diversifient après 1945 : aux nombreux déchets de verre (bouteilles…) s’ajoutent les plastiques, mais également de nombreux rebuts jetés ou abandonnés dans les espaces non surveillés. Le problème des carcasses (« épaves ») de voiture préoccupe sérieusement le ministère de la protection de la nature et de l’environnement dans les années 1970. Des opérations de propreté, « Clair chemin », sont organisées. La notion de déchet industriel apparaît également, car les résidus chimiques ne doivent pas être déversés dans des décharges consacrées aux ordures ménagères. Les organismes professionnels de la région lyonnaise créent une association pour étudier la construction d’une usine spécialisée, d’abord appelée Plafora et installée dans la plaine de l’Ain.
Exemple de ressource documentaire:
Archives départementales du Rhône, 1924 W 23, Etude Merlin relative à la collecte, l’évacuation et le traitement des déchets de la Communauté urbaine de Lyon.
Illustration: revue 2000, n° de mars 1968, p. 21.