Ecologie
L’écologie est un terme polysémique. Forgé par un scientifique allemand dans la deuxième moitié du XIXe siècle, il reste longtemps réservé à une sphère de spécialistes, qui étudient ce qu’on appelle, dans le sillage d’Arthur Tansley inventeur du mot en 1935, les écosystèmes.
Des cours d’écologie se créent dans les années 1970 dans les universités, où l’on étudiait séparément la biologie végétale, la zoologie, etc. Les écologues sont parmi les premiers, avec les naturalistes amateurs, à sonner l’alarme à propos de la mise en danger de certains écosystèmes ou de certains « biotopes », par les projets d’aménagement de la France des Trente glorieuses. Voir le « marais des Echets » dans la région lyonnaise.
A la fin des années 1970, le vocable a également pris le sens qu’on lui connaît aussi, d’écologie politique. La candidature de René Dumont à l’élection présidentielle de 1974 y a contribué. Philippe Lebreton, animateur du combat pour le marais des Echets, est par exemple un des dirigeants de la plateforme « Ecologie 78 » créée à l’occasion des élections législatives. On est passé, dans le langage courant, des écologues, aux écologistes, souvent affublés d’une représentation caricaturale les cantonnant à de doux rêveurs, pacifistes, amateurs de petites bêtes, etc…
Au début des années 1990, le vocable est affublé de l’adjectif « urbain » pour renouveler politiquement et sémantiquement la thématique environnementale, dans la ville de Lyon et au sein de la Communauté urbaine de Lyon, toutes deux dirigées par Michel Noir. Le bureau d’hygiène, fondé en 1890, devient ainsi service de l’écologie urbaine. Le Grand Lyon se dote d’une « charte de l’écologie urbaine ».
Références
Pascal Acot, Histoire de l’écologie, 1988.
Jean-Paul Deléage, Une histoire de l’écologie, La Découverte, 1994.