LY (autoroutes)

Lyon est connue pour ses autoroutes urbaines, comme la seule ville qui peut être traversée sans un feu rouge, avec Los Angeles. Ces voies, pour la plupart aménagées dans les années 1970 dans de nombreuses villes occidentales, sont considérées comme l’apogée d’un « urbanisme automobile » destructeur pour l’environnement urbain. A Lyon, cette logique est poussée à l’extrême par les ingénieurs de la Direction départementale de l’Équipement, qui conçoivent un réseau de 14 autoroutes urbaines à la fin des années 1960. Face à ces projets qui transformeraient plusieurs rues dans de quartiers densément peuplés, des riverains se mobilisent et en appellent à la municipalité. Le maire Louis Pradel, dont les services n’avaient pas été consultés, met un coup d’arrêt à ces projets, dont plusieurs concernaient des voies municipales, en 1973. Seules 2 voies sur les 14 prévues sont réalisées, avec des adaptations.

 

L’étude historique de ces mobilisations urbaines, qui se produisent aussi à Paris ou Marseille à la même époque, permet de nuancer l’idée d’une volonté uniforme des pouvoirs publics de bétonner les voies urbaines. Les mobilisations de riverains prennent alors un nouveau tournant, avec des méthodes nouvelles comme des manifestations de rue, la mobilisation des médias locaux ou l’action sur le terrain judiciaire, pour une contestation frontale de l’action publique au nom de l’environnement et de la préservation du cadre de vie. Ces nombreuses mobilisations contribuent à faire de « l’autoroute urbaine » une figure repoussoir, souvent invoquée à tort pour désigner des voies à grande circulation qui n’excluent pas totalement les autres usages.

Archives du Grand Lyon, 2077 WM 006, Le réseau routier lyonnais : autoroutes et voies rapides (« LY ») projetées, DDE du Rhône, 1970