Pradel, Louis

Maire de Lyon de 1957 à 1976, son nom symbolise encore aujourd’hui les « années béton », les erreurs urbanistiques des « Trente Glorieuses » qu’il faudra réparer, telle la jonction en pleine presqu’île, au niveau de la gare Perrache, entre l’autoroute A6 et l’autoroute A7. Cet édile est aussi représentatif de son époque, celle de l’accession des Français à la société de consommation et notamment à la possession de l’automobile, qui envahit l’espace urbain (Loubes, 2015). Celle aussi de la demande en logements neufs et pourvus du confort moderne, incarnée par les grands ensembles, d’une part (La Duchère, dans sa ville), mais aussi par les résidences immobilières de standing qui remplacent les immeubles populaires d’autrefois, par exemple dans le 6e arrondissement de Lyon. Celle, enfin, de la transition de l’agglomération d’une vocation industrielle à une métropole tertiaire, incarnée par le « centre directionnel de la Part-Dieu ».
Sur le plan environnemental, on retiendra que Louis Pradel réagit à la catastrophe de Feyzin en 1966, et polémique avec le préfet de l’Isère. En 1970, devenu président de la Communauté urbaine de Lyon mise en place le 1er janvier 1969, il fait prendre à son conseil une délibération contre un projet de deuxième vapocraqueur à Feyzin. Il est vigilant en ce qui concerne les intérêts lyonnais dans l’affaire de la raffinerie baladeuse qui commence à la fin de cette même année, notamment quand les élus de l’Ain souhaitent une implantation à Loyettes près du Rhône, ce qui menacerait, en cas d’accident, les captages d’eau potable de l’agglomération. Ce n’est cependant pas un proto-écologiste, et son soutien à son ami le sénateur Léon Chambaretaud, défricheur illégal du marais des Echets, le montre bien. Pradel va jusqu’à instrumentaliser le risque des moustiques pour défendre l’assèchement de cette zone humide située à une quinzaine de kilomètres de Lyon. Les travaux provoquent, selon les écologistes, l’aggravation des inondations qui touchent Rochetaillée-sur-Saône en août 1970 et août 1973.

Premier rédacteur : Stéphane Frioux

Références

• Laurent Sauzay, Louis Pradel, maire de Lyon. Voyage au cœur du pouvoir municipal, Editions lyonnaises d’art et d’histoire, 1998.