Propreté (urbaine)

La propretĂ© est-elle un sujet pour la « transition environnementale » ? A première vue, on dirait que non. Le problème est bien plus ancien. Saviez-vous qu’Eugène Poubelle, dont la postĂ©ritĂ© fut cĂ©lèbre – rare sont les personnes dont le patronyme devient un nom commun – fut prĂ©fet de la Seine, donc de Paris et de ses banlieues, dans les annĂ©es 1880-1890 ? La guerre aux chiffonniers menĂ©e par les hygiĂ©nistes Ă©tait dĂ©jĂ , Ă  l’Ă©poque, une politique de propretĂ©.

La propretĂ© devient d’ailleurs un secteur Ă©conomique Ă  part entière, comme en tĂ©moignent de nombreuses brochures commerciales du dĂ©but du XXe siècle sur les camions-bennes Ă©lectriques (dĂ©jĂ …) chargĂ©s de ramasser les ordures mĂ©nagères, ou mĂŞme sur des corbeilles de rue publicitaires.

C’est cependant après la fin des Trente Glorieuses que l’on retrouve une volontĂ© de promouvoir la propretĂ©. Poubelles « vacances propres » sur les plages des annĂ©es 1970, ou articles dans les bulletins municipaux des annĂ©es 1980-1990, comme ci-dessous (Lyon, 1978).

Source: AM Lyon, Plaquette « Mieux vivre Ă  Lyon. Propositions pour l’environnement », 1978.

 

Des instruments de la propretĂ© urbaine deviennent cependant des objets de risque, tels les incinĂ©rateurs d’ordures mĂ©nagères, dont les fumĂ©es, de nuisances pour le voisinage jusqu’aux annĂ©es 1980, deviennent Ă©mettrices de la terrible dioxine, dans les annĂ©es 1990. C’est Ă©galement le cas des dĂ©charges qui deviennent de plus en plus indĂ©sirables pour les riverains, et pour les autoritĂ©s publiques.