Rhône-Nature n° 34, édité par le COSILYO, février 1982
Un bilan d'activité est proposé, relatif aux relations avec les médias, aux différentes affaire sur la défense de l'Environnement (action en justice au sujet de la décharge du Bouquis, aménagements de loisirs dans la région urbaine de Lyon, campagne contre "Super-Phénix", etc...), ou à la protection des sites naturels (Miribel-Jonage, Landes du Haut Beaujolais, etc...). Les contacts avec les aux organismes sont aussi évoqués, comme avec la D.D.A., ou la préfecture. Ensuite, le thème de la propagande et de l'initiation est abordé ; le bulletin mensuel Rhône-Nature en constitue une facette primordiale. Enfin sont évoqués les éléments financiers du Cosilyo.
Bulletin mensuel édité par le
COmité de défense des SItes du LYOnnais
siège : 38 rue Thomassin, 69002 LYON
Fondé en 1966, section départementale de la Fédération Rhône-Alpes Protection Nature (FRAPNA) affilié à la Fédération Française des Sociétés de Protection de la Nature (FFSPN) agréé pour l'ensemble du département au titre des at. 40 et 160-1, Loi du 10.7.76 sur la protection de la Nature
EDITORIAL
ET POURQUOI PAS DANS LE RHÔNE ?
Nos amis du Loiret ont obtenus récemment ce qu'il faut appeler une victoire : l'utilisation par le Préfet du Loiret de fameux article 4 pour protéger deux sites. (l'embouchure du Loiret et une héronnière !)
L'article 4 du décret 77-1285 du 25 novembre 1977, e application des articles 3 et 4 de la loi du 10 juillet 1976 sur la protection de la Nature n'est pas à proprement parler un texte de protection mais un ensemble de mesures conservatoires qui maintiennent les choses en l'état, en attendant des décisions plus précises.
C'est déjà un pas énorme.
Dans l'exemple cité, les arrêtés du Préfet du Loiret (7 juillet 1981) sont assortis de considérations particulières concernant l'accès aux sites protégés, les dates de chasse, les actions d'abattage d'arbres et de débroussaillage, l'usage de la moto "verte" ou des transistors.
COMPTE-RENDU DE L'ASSEMBLEE GENERALE DU CO.SI.LYO
L'Assemblée générale débute par une projection diapo sur la forêt. Puis, Marc MICHELOT, Président du COSILYO, ouvre l'Assemblée générale, remercie ceux qui sont venus et présente le programme de l'après midi. D'abord, le rapport moral du Président, puis le rapport financier du Trésorier, qui sont approuvés par l'Assemblée.
Un débat s'instaure ensuite sur les orientations que doit prendre le COSILYO pour l'année 1982, en particulier comment être plus efficace dans notre action. Il ressort de la discutions que l'effort doit porter davantage sur les élus locaux, les rapports avec l'Administration n'ayant jusqu'à présent pas été très fructueux. Ceci va dans le sens de l'évolution politique actuelle qui tend à développer les pouvoirs des collectivités locales. Il faut également que le COSILYO essaie de développer son implantation dans tous les secteurs du département.
L'Assemblée générale se poursuit avec la projection d'un film sur la chasse. Ensuite, Robert JOLY parle de notre publication Rhône-Nature, qui semble satisfaire l'ensemble des présents.
Divers problèmes sont ensuite abordés : l'aménagement du Rhône et de la rivière d'Ain (avez-vous écrit au Commissaire Enquêteur ? - voir n° précédent du Rhône-Nature), la FRAPNA, le nucléaire (en mars et avril, une marche Malville-Paris est organisée - L'Assemblée décide que le COSILYO y apportera son soutien -)
Après l'élection du Conseil d'Administration, l'Assemblée générale se termine avec la projection d'un excellent film sur la "mer des Wadden", réserve ornithologique de Hollande, après que chacun ait pu donner libre cours à sa fringale autour d'un sympathique casse-croûte.
RAPPORT MORAL 1981
- Préambule
L'année 1981 aura été en quelque sorte une année de transition pour le CO.SI.LYO dans la mesure où les changements politiques intervenus ont (ou vont) quelque peu modifier certains aspects de notre activité.
D'un côté, la politique de subvention menée par le nouveau gouvernement destinée à faire des associations, des employeurs, nous permet d'utiliser un permanent à mi-temps depuis le 1er janvier 1982.
Par ailleurs, la politique de relance des investissements, destinés à contrer le chômage, laisse planer pas mal de doutes quand à l'avenir des espaces naturels menacés "d'équipements" tous azimuts.
De plus, les nouveaux pouvoir dont seront bientôt investis les élus locaux, de par l'application de la loi sur la décentralisation, nous oblige à envisager d'autres formes d'actions dans la mesure où les élus sont plus sensibles, en général, aux pressions de leur administrés que les responsables des administrations, non soumis au "jeu électoral".
Nous allons dont être de plus en plus amenés à nous poser en groupe de pression si nous voulons pouvoir nous faire entendre. Il faut d'ailleurs remarquer que l'année 1981 aura vu notre activité se réorienter quelque peu, dans la mesure où la concertation fut pour le moins négligée par les pouvoirs publics qui persistent à ne pas vouloir prendre en compte nos objectifs : les dossiers sur les Landes du Haut-Beaujolais, le Vallin du Rossand, ou Miribel-Jonage, par exemple, restent bloqués ou se baladent allègrement de service en service.
Bilan d'activité
1 - Relations avec les médias
Cette "réorientation" s'est donc manifestée notamment par une volonté, depuis longtemps affirmée, "d'investir les médias".
Vaste programme qui n'est guère plus rentable à l'heure actuelle que la concertation avec les pouvoirs publics.
On peut retenir néanmoins pour 1981 :
- une conférence de presse le 19 mai 81
- un reportage de 8 mn diffusé sur FR 3 concernant le parce de Miribel-Jonage au mois de Juillet
- différents communiqués de presse (plus ou moins suivis d'effets)
- quelques dossiers spécifiques : . Miribel-Jonage (Le Progrès)
. Aménagements de loisirs (Lyon magazine)
. Le Rossand (Télé 7 jours)
Beaucoup reste encore à faire dans ce domaine.
2- affaires relatives à la défense de l'Environnement
Cette année aura vu le CO.SI.LYO se lancer plus qu'à l'accoutumée dans ce domaine :
- Actions en justice concernant la décharge du Bouquis à Dardilly et la révision du POS de Lyon (Affaire de "Lyon-Plage")
- intervention concernant :
- le CD 300 (déviation routière dans l'Est lyonnais)
- le Parc de Miribel-Jonage (Tourisme et protection de la nature)
- le domaine de Sans Souci à Limonest (relevé faunistique) malheureusement voué à l'urbanisation.
- les aménagements de loisirs de la RUL (région urbaine de Lyon).
- l'aménagement du Clos Bernay à Ternay (en accord avec la municipalité)
- l'ouverture de gravières et de carrières (voir paragr. "commission").
- le nucléaire (campagne contre Super-phénix)
- etc...
3- protection des sites naturels
Ce domaine plus "traditionnel" a été occupé en grande partie par la poursuite des efforts concernant la protection du Rossand, toujours en suspens.
On peut noter particulièrement à propos de cette affaire, la bonne entente qui a régné entre le CO.SI.LYO la DRAE et la Fédération départementale des chasseurs.
Mais d'autres sites ont été à l'ordre du jour :
- Landes du Haut-Beaujolais (dont nous demandons le classement)
- Iles du Rhône (Miribel-Jonage)
- Montagny
- Couzon
- etc...
La seule véritable satisfaction de l'exercice 81 aura été le déblocage de la situation concernant le Marais de Charvas grâce au concours de la DDA... de l'Isère ! (Du moins de son chargé de mission pour les réserves naturelles, Mr GARTI).
4- Contacts avec les administrations et autres organismes
Comme nous l'avons dit, ces contacts ont été cette année de plus discrets malgré nos demandes.
Préfecture : Une réunion "d'échange de point de vue" au mois de Mars avec Mr NOGUES et Mme ROUX. Pas de résultats probants sur nos demandes. Simplement la confirmation que nous ne pesons pas lourd face à certains groupes de pression bien plus influents.
D.D.A. Aucun contact en SI du fait du non remplacement de Mr COQUET !
Service de la Navigation : Une petite satisfaction avec l'interdiction de la navigation à moteur sur la lône de l'île au beurre. Mais aucune réponse à notre demande de rencontre...
Fédération départementale des chasseurs : Les relations sont (presque) au beau fixe !
- Rencontre avec les techniciens cynégétiques
- Soutien mutuel concernant les affaires du Rossand de Charvas, de Taluyers, etc...
SYMALIM : - Une entrevue avec le Directeur, Mr GUIGNARD, suite au reportage sur FR 3 n'a fait que confirmer nos craintes.
- Le Président, par contre, n'a pas daigné répondre à nos demandes de rencontre.
5- Commissions
Seule la commission départementale des carrières a correctement fonctionné, et les études d'impact parviennent maintenant à l'avance à notre représentant, F. LA BATIE.
Par contre, la commission des Sites ne s'est pas réunie une seule fois durant l'année écoulée, ce qui est d'ailleurs illégal ! C'est sans doute parce que le dossier "Rossand" aurait du y être examiné ? ...
Ne parlons pas de la commission "Environnement" dont on semble avoir oublié l'existence, du côté de la Préfecture.
6- Subventions
Demande de subventions (Conseil général, Municipalités, etc...) Gros travail administratif qui n'a guère porté ses fruits, hélàs !
7- Propagande - initiation
- Diffusion
Notre bulletin "Rhône Nature" constitue toujours le gros morceau de notre activité dans ce domaine. Si son contenu et sa présentation s'améliore, il faut savoir que le temps passé bénévolement à sa préparation est pris au au détriment d'autres activités. Signalons à ce sujet que toute proposition d'aide, notamment pour la frappe, sera la bienvenue pour l'année à venir.
Signalons également la diffusion de la plaquette "Connaître les espèces protégées", du dépliant "Castor" et bien sûr du Manifeste FRAPNA, aux élus, aux administrations et à la presse (200 destinataires)
Nous devons envisager sérieusement le développement de ce secteur d'activité pour les années à venir autant pour assurer le financement de l'association, que pour étendre notre champ d'influence.
- Réunions d'information
Les animations mensuelles et les conférences de M. DUPUPET constituent toujours le pivot de notre activité dans ce domaine. Signalons néanmoins une réunion publique à Villefranche au mois de décembre qui permettra sans doute de renforcer la position des défenseurs de la Nature dans la cité Caladoise.
- Expositions
Quelques petites exposition, en milieu scolaire notamment, ou au syndicat d'initiative de la place Bellecour.
- Sortie
Couzon, Montagny, le St Rigaud ou le lônes de l'Est lyonnais furent au programme avec une participation parfois clairsemée du fait des intempéries.
Retenons tout particulièrement une sortie d'initiation dans le Beaujolais au mois de juillet qui permit à un groupe de jeunes de faire connaissance avec la nature et de son permanent.
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En conclusion, nous pouvons dire que l'activité du COSILYO ne s'est pas ralentie, loin de là, en 1981. Néanmoins, de nouvelles possibilités matérielles (telle l'emploi d'un permanent à mi-temps) et la recherche d'un type de fonctionnement plus structuré (réunion de "bureau", groupe de travail autonome, etc...) devrait nous permettre de franchir une étape qui s'avèrera certainement indispensable étant donné l'évolution politique et sociale qui se met en place. Si protéger la nature n'a jusqu'à présent pas été tâche facile, il faut savoir que cela ne risque pas de s'améliorer à l'avenir, bien au contraire. Il est donc indispensable que le CO.SI.LYO se renforce !!!
Rapport Financier 1981
Cette année 1981 est caractérisée par une forte augmentation de notre budget ; cette augmentation provient d'une activité plus importante et de l'exécution de trois contrats d'études actuellement en cours.
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Dans le détail des recettes et des dépenses (pages suivante), vous constaterez un petit excédent des recettes par rapport aux dépenses. Cela provient du fait de la signature de trois contrats dont l'exécution nous occasionnera encore bien des frais, ce qui fait que l'on peut considérer l'exercice 1982 comme assez bien équilibré financièrement.
En ce qui concerne le taux des cotisations, le Conseil sortant a décidé de proposer le maintien de la cotisation de base à 50.00 francs mais compte tenu de l'augmentation prévisible de nos frais pour 1982 avec l'emploi d'un permanent à mi-temps, il conviendrait d'instaurer une cotisation de soutien à 80.00 francs.
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