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Tract du COSILYO, 1973

Le document résume les points d'une circulaire adressée aux Préfets. La situation des espaces verts dans le tissus urbain et péri-urbain est décrite comme se raréfiant dangereusement, chassée par les lotissements, les entrepôts, les décharge, etc... La réaction des pouvoirs publics est dénoncé. La quête de profits est préférée à la protection de la nature. La circulaire pose dès lors plusieurs objectifs, comme la reconnaissance de la nécessité des espaces boisés, des mesures de conservations concrètes des forêts...
1- UN CONSTAT : Quel espace pour nos enfants demain ?

Que connaitront de la Nature nos petits-enfants d'ici 20 ou 30 ans ?

Telle est la question que parents, enseignants et éducateurs se posent de plus en plus fréquemment.

Déjà, nous constatons que l'homme de plus en plus urbanisé et coupé de ses racines ne comprend plus la Nature. Nous percevons chaque jour davantage des incidences fâcheuses de l'expansion, des modes de production et de consommation sur les équilibres fragiles mis au point par les siècles précédents. Or, "l'amour" de l'homme pour la Nature commence dès l'enfance. Si l'éducation ne donne pas "concrètement" de l'importance à la connaissance de la vie et de ses cycles, nous pouvons être légitimement inquiets pour l'avenir.

Car peut-être grâce aux moyens que nous leur donnerons les enfants d'aujourd'hui, citoyens de demain, seront ceux qui pourront tenir ou redresser la barre.......

2- Les "espaces verts" péri-urbains

Nous n'aborderons pas ici l'approche des grandes zones rurales par les enfants des villes. Limité à ceux qui partent en vacances d'été, ce contact doit être, bien sur, un moment privilégié de la découverte. Mais nous voudrions bien nous limiter ici à la zône péri-urbaine et aux loisirs quotidiens qui durent 10 mois sur douze.

Ce ne doit pas être seulement d'un moment privilégié (la colonie, ou les vacances avec les parents à la campagne) que nous attendons des projets décisifs, mais d'un contact plus étroit de l'enfant avec l'environnement naturel.

- Le cadre de vie doit mêler habitat et espaces verts

- Des espaces de nature sauvage doivent être accessibles aux abord immédiats des villes.

- L'éducation reçue à l'école et au Centre de Loisirs (tiers-temps pédagogiques, classes vertes, sorties éducatives) doit être l'élément moteur de cette découverte.

3- Quelle est la situation actuelle ?

Les espaces verts organisés pour les jeux de l'enfant au cœur des villes sont devenus au fil des ans inexistants.

A la périphérie verdure est chassée par les lotissements, les décharges, les entrepôts ; les voies de communication la quadrillent toujours davantage. Les sites s'enlaidissent : zones boisées et chemins sont dégradés. Les ruraux, hostiles, se protègent de barbelés et de pancartes.

4- Que font les Pouvoirs Publics ?

La prise de conscience apparent qui s'est traduite par la création du Ministère de l'Environnement ne s'applique pas, semble-t-il, à la périphérie des agglomérations où, dans l'âpre lutte des intérêts pour un profit maximum, ceux de la Nature passent les derniers. Il faut tout de même signaler une première réaction : une circulaire adressée aux Préfets, publiée au J.O. du 22 2 73.

L'expérience qui nous a si souvent montré le chemin à parcourir des intentions aux décrets d'application et aux actes, ne devrait cependant pas nous décourager pour réclamer l'application intégrale des recommandations de cette circulaire.

5 - Les principales dispositions de cette circulaire.

a) L'équilibre biologique est reconnu indispensable. Les espaces boisés ont une action microclimatique, un rôle d'épuration des nuisances, une valeur pour le psychisme des hommes.

b) Des études doivent être lancées pour aboutir à une protection des zones existantes garanties par les S.D.A.U. (schéma directeur d'aménagement et d'urbanisme) et les P.O.S. (plans d'occupation des sols)

exemple : dans tout espace urbanisé de plus de 500 m2 10% doit être traité en espace vert d'accompagnement. Ainsi tout lotissement de plus d'un hectare doit en comporter 1000m2 d'un seul tenant.

c) Pour les forêts, les mesures de conversation sont étendues sans toutefois que les moyens suivent..... Les forêts publiques doivent être plus ouvertes aux citadins et on encouragera l'accès des forêts privées.

d) On promet aux collectivités locales qui veulent mener une politique foncière réservant des espaces naturels, une aide du F.I.A.U.E.

e) Des normes minima sont données en annexe pour les surfaces en jardin d'enfants, plaine de jeux, aires de promenades pour les adultes.

Objectifs : 10 m2 par habitants d'espaces boisés en zones urbaine et 25 m2 en zone péri-urbaine (à l'exclusion des plantations d'alignement, des terrains de sports et des zoos)

6 - Des objectifs possibles

A/ être représenté dans les groupes de travail que devra nommer le Préfet.

B/ Etre reconnus et aidés par l'Education Nationale, La Jeunesse et les Sports pour former en masse les enseignants capables de retransmettre la connaissance de la Nature aux scolaires.

C/ Organiser le tiers-temps pédagogique et les classes de Nature dans les Parces prévus autour de Lyon.

D/ Lutter au plan local pour que ces parcs ne soient pas des "Luna-Parcs" à l'américaine, mais des centre d'initiation à la Nature où elle sera préservée au maximum.

Nous débattrons des propositions concrètes que nous aurons à faire lors de la réunion du 16 mais.

Alain ROCHER