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La naissance de la Maison de l’Environnement de Lyon

Au cours des années 1980, la thématique de l’environnement monte lentement mais sûrement en puissance dans la société française. Les Verts se structurent au niveau politique et émergent à l’occasion des élections européennes de 1984. La catastrophe de Tchernobyl, deux ans plus tard, fait planer la menace technologique sur l’environnement et la santé, susceptible de franchir les frontières politiques.

Un certain nombre de villes, où des militants écologistes sont implantés de longue date et avaient participé à des aventures électorales, comme à Lyon en 1977, voient la création de « maisons de la nature » ou « maisons de l’environnement ». C’est le cas à Lille et à Grenoble, par exemple, qui servent de modèle aux promoteurs rhodaniens d’une maison similaire à Lyon.

Au cours de l’hiver 1988-1989, pendant que certains s’activent lors de la campagne des élections municipales, d’autres cherchent à monter une association pour une maison de l’environnement. Les premières réunions regroupent des associations diverses, qui ont pour objet soit la nature, soit le patrimoine bâti, soit le cadre de vie : l’Union des Comités d’intérêts locaux (UCIL), présidée par Paul Scherrer, le CORA (association ornithologique), le CLAERA (Comité de Liaison des Associations d’Environnement Rhône-Alpes), la FRAPNA par son chargé d’études Yves Verilhac, ainsi que la FRAPNA-Rhône, en constituent le noyau. A cela s’ajoutent des représentations d’associations variées, depuis SEVDOR, qui défend le cadre de vie des monts d’Or et du val de Saône, jusqu’aux « maisons paysannes » !

L’assemblée constitutive se tient le 20 avril 1989, peu après les élections municipales remportées triomphalement, à Lyon, par la liste menée par Michel Noir. La presse locale rend compte de cet événement et de ses préparatifs dans des articles et des entrefilets.

Un an plus tard, Yves Verilhac, président de l’association, évoque en AG les projets de locaux proposés par l’adjoint à l’urbanisme de Lyon : un bateau ou l’ancien « grenier d’abondance » quai Saint-Vincent. En 1991, c’est finalement une ancienne maison religieuse de la presqu’île lyonnaise qui est choisie.

Le Conseil général du Rhône approuve la création de la « Maison rhodanienne de l’environnement » le 22 juillet 1992.

Les budgets de rénovation sont conséquents (plus de 4,6 millions de francs), et les travaux ne débutent qu’en 1994.

Ironie de l’histoire, elle est inaugurée le 10 mars 1995, en pleine campagne pour les élections présidentielles (suivies des municipales en juin 1995). Le public peut la découvrir à partir du mois de mai 1995.

Ce fut donc l’oeuvre d’un mandat entier, pendant que d’autres initiatives étaient promues par les pouvoirs publics locaux, comme la charte de l’écologie urbaine du Grand Lyon.

 

Sources: Archives départementales du Rhône et de la métropole de Lyon, carton 5509W1.