Epilogue (1992-1995)
Le 4 mars 1992, Gilbert Chabroux annonce un projet d’aménagement de la Feyssine qui doit conserver, en grande partie, le caractère naturel de ces espaces. Il propose une « urbanisation légère » du site, « le maintien d’une zone pavillonnaire telle qu’elle existe à l’Est de la Feyssine » mais surtout « la reconquête des berges du Rhône », nouveau thème dominant pour le maire de Villeurbanne au sujet de la Feyssine qui s’offre, le mois suivant, une opération de communication dans le magazine de la commune, détaillant sa vision d’une « Feyssine en vert » destinée à permettre au villeurbannais, un « retour au fleuve ». De l’aveu de l’intéressé, « avec ce projet, on coupe l’herbe sous les pieds des écolos ». L’annonce relance la polémique autour de l’urbanisation de la Feyssine et les reliquats de « Villa Urbana » refont surface. En mai 1993, alors que sont planifiés les débuts des travaux du périphérique nord, VVV propose un contre-projet, « Vélo Urbana », forme de pied de nez aux projets initiaux pour la Feyssine mais rappelant que l’enjeu de ce dossier porte plus largement sur les questions liées, d’une part, aux pollutions liées à l’usage de l’automobile en ville, et d’autre part, à l’urbanisation rampante entretenue par les dynamiques de conquête de ce qui constituent alors les derniers espaces naturels urbains du Rhône dans l’agglomération.
Au début du mois de juillet 1994, Michel Noir et Gilbert Chabroux se retrouvent à la Feyssine pour effectuer une visite du site et définir, de concert, avec la COURLY, les grandes orientations de travail du comité de pilotage mis sur pied pour proposer un projet. Le 9 novembre 1994, une exposition consacrée à la Feyssine fait suite à ce travail préparatoire et élargit la concertation pour recueillir des contributions des villeurbannais. C’est dans ce cadre que VVV propose un projet destiné à faire de la Feyssine un « parc naturel urbain », doté d’une ferme pédagogique, de chemins de promenades, d’une piste cyclable. Réitérant les actions militantes conduites entre 1990 et 1992, VVV organise de nouvelles visites du site avec pour but de renseigner le public sur les particularités de ces « espaces naturels », forte d’une véritable expertise concernant les spécificités de la faune et de la flore locale. Il faut attendre 1995 pour voir entériné un projet de « parc naturel urbain », essentiellement développé sur la base des propositions formulées par VVV. Il est finalement inauguré en 2002.