Selon les époques et les lieux, les perceptions du problème de la pollution atmosphérique varient considérablement. Chaque définition du problème détermine à la fois les acteurs concernés et la ligne d'action choisie pour sa résolution. Aussi, l'analyse du "processus définitionnel" constitue-t-elle un moyen utile pour étudier le changement dans les politiques publiques : chaque redéfinition du problème devrait avoir un impact sur les rapports de forces entre acteurs ainsi que sur le contenu de la politique. En partant du postulat que la définition des problèmes publics suit un cheminement différent de celui des problèmes sociaux, ce travail crée un cadre d'analyse pour étudier le changement de la politique antipollution en suivant la définition et redéfinition du problème de la pollution atmosphérique. L'évolution de la lutte contre la pollution de l'air en France et en Grèce, depuis le XIXe siècle, permet de constater que les étapes antérieures de la politique influent sur le processus du changement en atténuant son importance : à l'occasion d'une nouvelle définition du problème, les acteurs sociaux concernés se mobilisent, soit pour limiter les coûts qu'ils doivent assumer soit pour aumenter leurs avantages ; les administrations impliquées dans la gestion du problème se mobilisent également pour préserver leur domaine de compétences. Dès lors, si le changement de définition marque une rupture par rapport au passé, car le problème est discuté en des termes nouveaux, la modification du contenu de la politique et du cadre de gestion préétabli est beaucoup moins radicale ; ce qui est qualifié de "changement à deux vitesses".
Transenvir
Le projet TRANSENVIR retenu par l’ANR en 2016 (financement 2016-2019 exceptionnellement prolongé jusqu’en mars 2021) nourrit l’ambition de proposer des documents et ressources pour comprendre la place occupée par les villes françaises dans la montée, l’institutionnalisation et la reconfiguration des politiques environnementales des années 1950 jusqu’à nos jours.