Dossier de prévention contre la pollution des eaux du Port Pétrolier de Givors
PORT PETROLIER DE GIVORS
Sous dossier 21.1
Prévention contre la pollution des eaux
21.1.1 - Implantation de P.P.G. par rapport aux périmètres de protection
L'arrêté préfectoral du 13/10/71 a fixé les limites des périmètres de protection applicables aux travaux d'alimentation en eau potable, projetés par le Syndicat Intercommunal des Eaux des Monts du Lyonnais et de la basse Vallée du Gier, à partir de 16 puits situés dans l'île du Grand gravier.
[…]
On remarquera que la rive gauche de la rivière le Garon constitue la limite sud de la zone projetée.
L'emprise au sol du port pétrolier de Givors se trouve donc située en totalité hors des zones protégées.
21.1.2. Inventaire des zones de P.P.G. soumises à la réglementation concernant la pollution des eaux.
La protection des eaux fait l'objet du titre V de l'arrêté du 9/11/72, réglementant la construction des dépôts d'hydrocarbures.
Cet arrêté dispose que ces prescriptions doivent être appliquées aux dépôts anciens, même s'ils ont été autorisés antérieurement au 1/1/73.
Dans la pratique, le P.P.G. A dû faire face, en Première urgence, à de nombreux travaux de mise en conformité concernant notamment son réseau électrique et l'ensemble des dispositifs de lutte contre l'incendie.
Par ailleurs, la mise en conformité des dispositions du titre V était impraticable pour certains équipements anciens. Il a donc fallu les reconstruire d'abord.
Tel était par exemple, l'origine du dossier d'établissement classé déposée le 31/5/74 relatif à la construction de l'embranchement et à l'édification d'une nouvelle plomberie.
Les contraintes créées par ce remaniement préalable sur un établissement en exploitation font que le programme d'équipement pour la protection des eaux couvrira une longue période. Après la mise en place de la station d'épuration en février 1979, qui a marqué la fin de la phase principale du programme, des étapes secondaires se prolongeront encore sur plusieurs années - voir calendrier de réalisation.
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21.1.3. Description du dispositif de prévention contre la pollution des eaux prévue par P.P.G.
21.1.3.1. Réseau d’égout et station d’épuration
Le plan n°V des installations de la prévention de pollution traduit les conclusions de l'étude ci-jointe, datée du 18/12/75 et établie par la SAPEC, société d'Aquitaine pour l'étude et le contrôle des eaux.
Un réseau d'égouts unitaires collecte les eaux polluées en vue de leur traitement.
Le système de traitement lui-même est composé de 5 parties :
- une installation de relevage permettant d'amener les eaux polluées depuis le point du bas du réseau d'égouts jusqu'au bassin API.
- Un bassin de décantation API.
- Une cellule ELF-SAPEC de filtration sur sables oléophiles.
- Un bassin pour contrôle des effluves avant rejet dans le Garon.
- Un stockage pour les hydrocarbures récupérés avant destruction.
La station d'épuration constituant à la fois un prototype et un pilote en vue du développement de l'échelle d'une raffinerie, il a été décidé de la faire fonctionner pour essai et mise au point à la
Cette unité de traitement a enfin été étudiée pour permettre son emploi dans le cas où les eaux polluées ne contiendraient pas seulement des hydrocarbures, mais aussi certains produits chimiques.
Les cas de principes suivants ont été considérés :
- les produits chimiques ne sont solubles ni dans l'eau, ni dans les hydrocarbures. S'ils sont plus légers que l'eau, ils sont normalement récupérés par écrémage. S'ils sont plus lourds que l'eau, ils sont retenus dans un piège spécialisé prévu sur le bassin API, et soutiré.
- Les produits chimiques ne sont pas solubles dans l'eau mais sont solubles dans les hydrocarbures. Dans cette hypothèse, la Station d'épuration fonctionne normalement, sauf si les produits chimiques concernés sont incompatibles avec les sables oléophiles et l'unité ELF- SAPEC, auquel cas on est reporté à l'hypothèse suivante en ce qui concerne les dispositions à prendre.
- Les produits chimiques sont solubles dans l'eau. Dans ce cas, le dispositif est inefficace. C'est pourquoi il a été prévu que les futures cuvettes réservées aux produits chimiques seraient étanches, capables de stocker la totalité des produits contenus dans un ou plusieurs réservoirs sans liaison de la cuvette avec les réseaux d'égouts. En cas de pollution accidentelle, on fera appel à une entreprise spécialisée pour retirer les fractions polluées se trouvant au point bas de la cuvette. Si ces fractions polluées se trouvent être cependant en petite quantité, P.P.G. en assurera la reprise et le transfert au moyen d'un camion-citerne de servitude ou par une ligne de pompage spécialisée jusqu'à un stockage intermédiaire situé dans l'enceinte du dépôt, à partir duquel se feront les expéditions par camion gros porteur vers les centres de destruction.
Il est à noter enfin que la station d'épuration sera en mesure de recevoir et de traiter les effluents résultants du gazage et du nettoyage des wagons, des camions et des bateaux qui feront appel aux services de P.P.G. à cet effet.
Ce qui concerne les bateaux, l'intérêt économique et certain puisque ces derniers sont aujourd'hui tributaires des installations spécialisées du port de Marseille. Ces dernières sont souvent encombrées par des navires de haute mer, ce qui entraîne des délais d'attente importants et coûteux, en sus des frais inhérents au trajet vers Marseille.
Or, de telles opérations sont relativement fréquentes (Visite de contrôle, réparation à la suite d'accidents ou d'incidents, changement d'affectation des tanks.)
21.1.3.2. Réseau de surveillance des eaux souterraines.
D'ores et déjà le puits servant à l'alimentation du réseau incendie à partir de la nappe sous-jacente au dépôt, permet de contrôler la qualité de l'eau de cette nappe. Rappelons que ce puits est un des points d'observation choisis par le BRGM qui assure le fonctionnement du réseau de surveillance de la qualité des eaux souterraines, dans le sud de l'agglomération Lyonnaise. Le port pétrolier de Givors participe financièrement à la gestion de ce réseau.
Dans une 2e étape est prévue l'exécution de 5 forages de leur surveillance de la nappe et éventuellement d'information, selon l'avis donné par le BRGM dans la note dont ci-joint copie.
21.1.3.3. Protection de surface des eaux pluviales.
Le courant actuel du Rhône rendrait inopérant l'usage d'un barrage flottant en cas d'accident survenant lors du déchargement d'un bateau. Il n'en sera plus de même lorsque, le barrage Vaugris étant en service, on remous remontera jusqu'à Givors. Aussi est-il prévu que l'on se dotera alors d'un barrage flottant et d'un stock de produits pour la récupération des nappes d'hydrocarbures.