Espaces verts

S’il y a bien un élément qui traverse toute la période allant des années 1960 à nos jours, c’est le désir d’espaces verts chez les urbains, pour compenser la diminution des espaces agricoles grignotés par l’extension urbaine sous toutes ses formes (habitat, mais également zones industrielles et logistiques, infrastructures routières). Ces espaces sont également défendus par des professionnels de santé »: l’hygiénisme de la médecine holiste continue dans les années 1940-1950 à soutenir le principe des espaces verts comme antidote à une ville pathogène sur le plan physique et moral.

Tout au long des démarches urbanistiques, depuis les plans de l’entre-deux-guerres et la Charte d’Athènes, jusqu’aux plus récentes révisions du Plan local d’urbanisme, les espaces verts ont été pris en compte dans les documents d’aménagement. La codification de ce qu’est un espace vert n’intervient cependant que dans les années 1970. Une communication du ministre de la Culture et de l’Environnement au conseil des ministres du 13 juillet 1977 prône la « multiplication des espaces verts », et le doublement du budget de l’État destiné à subventionner la création de parcs en 1978 (Archives nationales, 19940241/1, document dactylographié intitulé « Conseil des ministres du 13 juillet 1977. Projet de communication sur la politique de l’Environnement »). Et le cahier n°53 de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région Ile-de-France publié en 1978 est intitulé « La végétation, un remède aux pollutions et nuisances urbaines ».

Dès les élections municipales de 1977, après deux décennies d’urbanisation rapide (grands ensembles, promotion privée sur d’anciens tènements industriels, construction sur des espaces autrefois libres…), le thème des espaces verts s’impose dans le débat public. A Villeurbanne, la nouvelle municipalité de Charles Hernu, dans son bulletin municipal, communique sur l’essor des parcs publics qu’elle met en oeuvre.

Différents projets vont ensuite coexister, depuis la défense des espaces en contexte de renouvellement urbain et de construction d’immeubles résidentiels, jusqu’à la protection d’espaces « naturels » en zone périurbaine.