Retour vers la base documentaire

Etude de pollution industrielle de CARIOLIS Givors, 18 février 1975

Le document est une étude de pollution industrielle de l'établissement de Cariolis. Une analyse technique est menée sur les effluents rejetés dans égouts, qui constituent en l'occurrence une pollution chimique et organique. L'établissement risque la fermeture si les dispositions proposées ne sont pas mises en place.

Ville de GIVORS


ASSAINISSEMENT

Station d'épuration

ETUDE de POLLUTION INDUSTRIELLE

Etablissement de CARIOLIS, Traitement de surface

Les établissements de CARIOLIS pratiquent exclusivement les traitements de surface des métaux, à savoir le nickelage/chromage (le polissage à la brosse, activité dont nous avons parlé lors de la première phase de l’étude, ne met pas en œuvre d’eau). Sept personnnes y sont employées 9 heures par jours, de 4h à 13h.


Le réseau public alimente l’établissement en eau. La consommation, voisine de 13,500 m3 en 1973 a été réduite à 7.800 m3 en 1974 du fait d’une récession d’activité importante.


L’eau est utilisée principalement en rinçage continus.


Les effluents sont rejetés à l’égout public.


[…]


CONCLUSION


A l’heure actuelle les rejets des Etablissements de CARIOLIS SE MANIFESTENT PAR UNE POLLUTION Chimique (cyanure, Cr, Ni, Fe) et une pollution organique.


En ce qui concerne la pollution chimique on peut qualifier les rejets d’indésirables et toxiques.


[…]


Le cyanure ne se manifeste que dans le bain e (dégraissage électrolytique) et dans le rinçage consécutif (cuve f).


Or, à l’heure actuelle, les fabricants de lessives de dégraissage proposent sur le marché des bains sans cyanure.


Ce serait la solution que devrait envisager les établissements étudiés sous peine de voir leurs déversements à l’égout interdits.


Le Chrome se manifeste lors du rinçage :


Cuve m et éventuellement cuve 1


La quantité d’acide chromique nécessaire au réajustement des bains est de 50kg/mois de Cr 203 soit 34 kg/mois du Cr hexavalent, ce qui représente 1,7 kg/jour.


L’on pourrait réduire les rejets en chrome par l’installation d’un bain mort après chromage, tel qu’il existe actuellement. Cette cuve ne serait jamais vidangée et utilisée pour le réajustement en eau du bain de chromage.


Conformément à la législation, les établissements de CARIOLIS devront aménager l’atelier de façon à de que tout déversement accidentel soit recueilli dans une fosse dont le volume sera celui de la plus grande cuve de bain concentré. En l’occurrence 6m3.


La pollution organique se manifesterait par les dégraissages (cuve a et e) les rinçages consécutifs comme pollution journalière due aux rinçages continus.


Les dispositions suivantes devraient être retenues à l’encontre des établissements de CARIOLIS (sous peine d’une fermeture totale de l’atelier) :


-   Mise en œuvre de dégraissage exempts de cyanure (cuve a cuve e)


-   Mise en place de 2 bacs de rinçages bain mort de 700 l après chromage.


Le premier en eau propre utilisé pour recharger a cuve de chromage (cuve k), il ne devra jamais être vidangé.


Le second en eau chargée d’un réducteur de chrome hexavalent (hydrosulfite de soude à 10% par exemple) visant à transformer le Cr VI en Cr III beaucoup moins toxique.


Il ne devra être vidangé que si la teneur en chrome hexavalent n’excède pas 0,1 mg/l. Sinon il sera enlevé par une entreprise spécialisée.


-     Vidanges à l’égout autorisées pour les cuves d’acides et de soudes (cuves d et g) sous réserve d’une neutralisation réciproque avant rejet – PH compris entre 5 et 9.


-    Vidanges à l’égout autorisée des cuves de dégraissage (cuves a et e) s’il n’y a pas de présence de cyanure, après acidification (PH ramené à 9 maximum) et à condition de vidanges partielles périodiques.


-    Aménagement du sol de l’atelier et création d’une fosse de rétention de 6.000 l visant à contre-carer tout déversement accidentel d’un bain concentré à l’égout.


Ces dispositions sont dictées par une politique financière et technique des établissements cités. Il est en effet difficilement pensable de prévoir une installation de détoxication complète des effluents au sein de l’atelier (coût, manque de place.)


Si ces dispositions étaient adoptées l’on pourrait espérer que les caractéristiques de l’effluent répondent à la circulaire de Juillet 1972 relative aux traitements de surface.